Les manifestations rhumatologiques de la maladie de Lyme

Connue depuis de nombreuses années, la maladie de Lyme est une pathologie protéiforme causée par des bactéries appelées « Borrelia ». Celles-ci sont transmises par une piqûre de tique qui conduit à divers types de troubles pathologiques en absence de traitement. Comme dans le cas de toute affection, certains signes énonciateurs peuvent également l’annoncer. Voici donc les manifestations rhumatologiques de la maladie de Lyme.

Manifestations rhumatologiques

Avant tout propos, il faut souligner que la maladie de Lyme se présente sous différentes formes en fonction de son évolution. En effet, elle a une phase primaire, une phase secondaire, mais également une phase tertiaire. Par conséquent, les manifestations rhumatologiques ne peuvent être identiques : elles varient au fur et à mesure que la maladie prend de l’ampleur.

Phase primaire

Au stade précoce (phase primaire), les manifestations rhumatologiques ne sont pas vraiment notables. Cependant, on observe un érythème migrant cadré par la piqûre de tique occasionnant ainsi une lésion maculaire rouge et ventrue. Généralement non douloureuse, celle-ci se répand de façon centrifuge et ne dure que vingt-et-un jours.

Phase secondaire

Les manifestations rhumatologiques apparaissent véritablement lorsque la maladie évolue vers la phase secondaire. À ce stade, les arthralgies apparaissent dans le cours de la maladie et entraînent une douleur qui peut durer quelques heures voir quelques jours. Elle peut toucher une ou plusieurs articulations à la fois. Avec le temps (habituellement quatre semaines après contagion) surviennent les arthrites des articulations majeures qui deviennent progressivement chroniques. En général, le genou reste le plus touché, puis s’en suivent le coude et les épaules.

Phase tertiaire

Dès lors que la maladie atteint la phase finale ou tertiaire, l’on note une chronicité des lésions. Ainsi, les arthrites développées lors de la phase secondaire évoluent fortement durant des mois, voire des années. Néanmoins, la douleur occasionnée reste généralement pondérée et cette arthrite (généralement du genou) est le plus souvent détachée. Ici, la radio évoque habituellement une hypertrophie synoviale et un épandage. Qu’elle soit à la phase secondaire ou tertiaire, la maladie de Lyme touche en général moins de cinq articulations à la fois. Chez les enfants, une arthrite plus inflammatoire est le signe qu’une arthrite infectante peut également survenir.

Diagnostic

En raison des symptômes similaires qu’elle présente, la maladie de Lyme est fréquemment confondue à certaines affections comme le lupus ou la sclérose en plaques. Pour s’assurer de l’exactitude du diagnostic, il est donc important de mettre un accent particulier sur certains points. Ainsi, l’interrogatoire explicite est de mise, notamment dans les zones abritant potentiellement des tiques empestées. De même, il faut noter que les sérodiagnostic IFA, EIA et ELISA ne sont pas entièrement efficaces et ne sont pas normalisés non plus.

Cependant, une ELISA positive accompagnée de signes allusifs requiert un traitement, mais une ELISA négative en phase secondaire ou tertiaire ne nécessite pas d’autres examens. Le recours au Western Blot n’est envisageable qu’en cas de doute sur les résultats d’une ELISA. Cet examen confirmatif permet de différencier les antigènes des différents types de Borrelia. Il faut également souligner la difficulté à mettre en évidence Borrelia sur un milieu de culture BSK. Cette mise en évidence peut notamment nécessiter plusieurs mois.

Prévention et prise en charge

Pour prévenir la maladie de Lyme après avoir pénétré un milieu susceptible d’abriter des tiques, il est recommandé de porter des vêtements couvrants. Ceux-ci doivent surtout être ajustés au niveau du cou, des jambes et des bras. En raison de leur couleur foncée, le port de vêtements de couleur claire permet également de localiser les tiques. Aussi, l’usage de produits répulsifs comme ceux utilisés contre les moustiques est fortement suggéré. Cependant, bien que portant des vêtements adéquats et utilisant des répulsifs, il faut toujours observer son corps méticuleusement, car certaines tiques peuvent bien se fixer malgré ces précautions.

Pour ce qui est du traitement curatif de la maladie de Lyme, il se fait moyennant l’administration de différents antibiotiques, selon le stade de la maladie. En phase primaire, la maladie de Lyme se traite le plus souvent avec les bêtalactamines, en raison de leur bonne diffusion tissulaire. Par ailleurs, leur administration peut conduire à certaines réactions allergiques, ce qui n’est pas toujours agréable. Ledit traitement peut par exemple se faire avec de l’amoxicilline sur une durée d’une à trois semaines, ou avec des macrolides et tétracyclines sur deux semaines. Au stade secondaire ou tertiaire, la prise en charge de la maladie de Lyme se fait avec les céphalosporines de troisième génération. Le traitement dure trois semaines au maximum.